Par Sébastien Tortu

La définition de la DNVB est en perpétuel changement et évolue aux rythmes des remises en question de chaque fondateur. Il est donc important de créer une entreprise plutôt que vouloir copier une DNVB dans un autre secteur d’activité.

Cependant voici quelques éléments qui maximiseront les chances de succès, avec quelques conseils et bonnes pratiques donnés par les fondateurs de DNVB que j'ai pu rencontrer :

Identifier un problème pour apporter une solution : Pour lancer une DNVB, il ne faut pas copier un business existant, mais bien trouver un moyen d’améliorer une expérience d’achat désagréable à travers un produit ou un service nouveau. Cela peut venir d’une innovation logistique, une innovation de rupture ou une innovation incrémentale.

Bien définir son marché : Il est essentiel d’étudier la taille et la croissance du marché mais aussi de bien connaître la concurrence pour mieux la disrupter.

Identifier la communauté ciblée : Il est important de considérer que pour comprendre son client il faut comprendre dans quelle(s) communauté(s) il évolue, comment il interagit avec elle(s) et quelles passions a-t-il en commun avec les autres membres.

Le modèle économique : définir le bon prix, celui qui permet de rémunérer les salariés, les prestataires, les actionnaires, tout en étant juste pour le client.

Définir sa stratégie de pénétration du marché : Pour devenir visible, il faut se faire voir et devenir remarquable : cela passe par trois facteurs : le produit, la communication et la distribution. Il faut oser être innovant sur l’un (ou chacun) de ses facteurs.

Faire performer sa DNVB : la performance passera par la maîtrise des coûts, qu’ils soient opérationnels ou marketing, et donc de la marge.

L’équipe : elle commence par un ou plusieurs fondateurs engagés et engageants. L’équipe est le pilier de toute entreprise et encore plus pour des entreprises à forte croissance. La gestion du personnel et de son évolution est donc un des enjeux majeurs pour la réussite du projet.

Les dangers et les menaces :

Un risque de concentration : le succès des DNVB a attiré l’attention de nombreux opportunistes et pourrait dans un avenir proche recréer une confusion dans l’esprit des clients sur des marchés qui deviendraient de nouveau saturés.

La verticalité pas vraiment verticale : les DNVB internalisent beaucoup - et en particulier toutes les fonctions liées au service client, ce qui est indispensable à leur réussite - mais aucune ne peut prétendre être verticale à 100%, de la conception à la fabrication jusqu’à la distribution logistique.

Une dépendance sociale qui fait monter les coûts : la grande majorité des investissements sur le web sont des achats publicitaires avec un système d’enchères. Alors quand la concurrence se développe, les enchères montent mécaniquement et augmentent considérablement les coûts d’acquisition.

L’internationalisation : se développer à l’international est une vraie prise de risque, car il faut trouver le bon équilibre entre standardisation et investissement dans la production au niveau local. Scaler le développement international peut aller contre la nature même des DNVB.

La relation avec les investisseurs : il est important, avant d’aller à la chasse à l’investisseur, de savoir pourquoi y aller. Il faut aussi prendre le temps de le connaître pour savoir comment il va s’impliquer et quel est son projet pour l’entreprise.

Sébastien Tortu, consultant marketing et expert des Digital Native Vertical Brands,  a écrit DNVB, le (re)nouveau du commerce. Entre web et retail, comment les DNVB changent les règles du jeu. Il partage régulièrement tips et bonnes pratiques sur France DNVB.